Un homme noir meurt après avoir été passé à tabac par les vigiles d'un Carrefour à Porto Alegre

Selon la Police et le vice-président du Brésil, il ne s'agit pas de racisme

Porto Alegre

Jeudi soir (19), João Alberto Silveira Freitas, un homme noir de 40 ans, a été battu à mort par les vigiles d'un Carrefour à Porto Alegre.

Des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrant le lynchage devant le magasin et les secouristes tentant de réanimer l'homme, surnommé Beto, ont entrainé des mobilisations contre le racisme. Comme le dévoilent les caméras de surveillance, pas moins de 15 témoins ont assisté à la scène.

Beto est mort la veille de la Journée de la Conscience Noire, commémorée ce vendredi (20) en référence à la mort de Zumbi, leader de la plus grande communauté d'esclaves évadés, le Quilombo dos Palmares, situé entre les états Alagoas et Pernambouc.

João Alberto Silveira Freitas, un homme noir de 40 ans, a été battu à mort par les vigiles d'un Carrefour à Porto Alegre
João Alberto Silveira Freitas, un homme noir de 40 ans, a été battu à mort par les vigiles d'un Carrefour à Porto Alegre - Reprodução

Pour son père João Batista Rodrigues Freitas, âgé de 65 ans, la mort de Beto est un acte de racisme. "C'est un acte raciste. Il suffit de voir la force de l'agression. La première question que j'ai posée a été de savoir s'il était en train de voler. Et s'il ne l'était pas, pourquoi être agressé? Et pourquoi être agressé brutalement par des vigiles? D'ailleurs, je ne peux même pas les appeler comme ça, parce qu'ils font du tort aux véritables vigiles", a-t-il témoigné.

Des amis de Beto rapportent que l'environnement du supermarché présentait un historique d'hostilités envers les clients supporters du São José, un club de foot situé aux alentours du Carrefour. L'homme était supporter de cette équipe surnommée Zequinha.

Roberta Bertoldo, l'enquêtrice de police chargée de faire la lumière sur les circonstances de l'homicide, a affirmé qu'il ne s'agissait pas de racisme, tout en disant qu'un tel usage de la violence était inacceptable. L'enquête devra établir le mobile de l'agression.

Le vice-président du Brésil, Hamilton Mourão, a dit regretter la mort de Beto mais a également affirmé qu'il ne pensait pas que cet acte avait pu être provoqué par racisme.

"Tout ceci est déplorable. À la base, les vigiles ne sont pas du tout formés pour ce qu'ils doivent faire".

À la question s'il considérait cet épisode comme illustration d'un problème de racisme au Brésil, Mourão a répondu : "Non, pour moi il n'y a pas de racisme au Brésil. Tout ça, c'est quelque chose qu'on veut importer, mais ça n'existe pas ici. Je vous le dis en toute tranquillité, il n'y a pas de racisme".

Carrefour, par la voix de son attaché de presse, a défini la mort comme brutale et annoncé qu'un terme serait mis au contrat avec l'entreprise responsable de la sécurité. Le supermarché a également informé que le responsable du magasin au moment des faits serait renvoyé.